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La Normalisation par Foucault – Normalization by Foucault

Grey Tweed

Le 8 Octobre 1976, Michel Foucault décrivait le processus de normalisation.
On October 8 1976, Michel Foucault described the process of normalization [in French].

Transcription de cet interview par Philippe Nemo – The  full transcript of this interview by Philippe Nemo (try Google Translate for an approximation).

  • Partout, à chaque instant, la société, les différentes instances de pouvoir, les différentes instances de contrôle et de surveillance secrètent ces jugements normatifs, ces jugements normalisateurs, disqualifiants par rapport à la norme.
  • Les normalisateurs sont en plein jour dans la mesure où nous sommes tous normalisateurs les uns par rapport aux autres, et ils sont dans l’ombre parce que finalement, c’est vrai que les vrais clivages normatifs, les grandes exigeances de normalisation, les grands critères de normalisation, les appareils qui permettent d’éliminer un individu, le disqualifier… qu’est-ce que ça va être? Ça va être entre gillemets “des gens compétents,” ça va être des gens qui sont placés, tapis là dans un coin de l’institution, qui vous guettent, qui font des dossiers, et qui décident dès que vous avez sept ans que vous que vous n’êtes pas bons pour les mathématiques, que vous êtes plus que doués pour la musique, et ils vous ont normalisé.
  • Dans la mesure où c’est la médecine qui est essentiellement porteuse de ces techniques de normalisation, on peut dire que c’est la médecine qui est à la fois la science et l’institution reine dans une société comme la notre.
    À tous les carrefours des institutions de pouvoir vous trouvez la médecine ou quelque chose comme la médecine. Elle a parasité le judiciaire, comme elle hante l’économie, comme elle est présente dans les contrôles démographiques. Et cette espèce de médicalisation ou de fonctionnement, si vous voulez, du pouvoir à la norme médicale est un des traits des sociétés modernes.
    Regardez, par exemple maintenant tout de même, cette espèce de sensibilité des gens à certaines exigeances disciplinaires qui était évidente encore, il y vingt ans, il y a dix ans, il y a cinq ans, et que les gens ne supportent plus maintenant. Regardez ce qui c’est passé dans la vie sexuelle, ça nous parait absolument d’un autre âge, ces disciplines de la vie sexuelle qui pesaient un peu sur tout le monde mais disons surtout sur les jeunes filles d’un certain mileu, regardez en cinq ans, en sept ans… Tout ce qui était lié, tout ce qui apparaissait comme ça comme une espèce d’évidence morale qu’on ne pouvait pas ni très bien situer, ni tout à fait contourner, eh bien maintenant ça apparait retrospectivement comme une  espèce de contrainte historique parfaitement située, qu’on peut très très bien réperer.
    C’est ce travail -là qu’il faut continuer à faire: rendre visible le pouvoir!
    Parce que c’est vrai que le pouvoir dans les sociétés actuelles est un pouvoir relativement invisible, est un pouvoir relativement diffus.
    Le problème du pouvoir sous l’ancien régime c’est au contraire de se rendre visible. Il était si lointain et il était si lacunaire que le roi quand il se présentait était obligé de faire autour de lui toute une cérémonie qui s’appelait précisément l’étiquette et le protocole. C’était les rituels qui rendaient le pouvoir visible.
    Au contraire, depuis le 19ème, avec les hommes politiques  qui ont des vêtements gris et des manteaux noirs, le pouvoir n’est plus visible. Tout comme le problème de la critique politique au 18ème siècle, c’était de montrer que ce roi, si intouchable au milieu de ces rituels et de ces éclats, pouvait parfaitement être atteint, touché, et détruit, de la même façon la critique politique actuellement, ça consiste à faire en sorte que ce pouvoir qui se cache, ce pouvoir qui est tapis, ce pouvoir qui nous traverse sans que nous le voyons, le faire apparaître comme avec un colorant.
    L’analyse philosophico-politique doit être actuellement un colorant du pouvoir.

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